Trop souvent habitué à confondre New York avec son Borrow hyper-actif, hype, friqué, financier et aujourd’hui suicidaire de Manhattan, qu’on à un moment cru que la Grande Pomme était culturellement morte. On l’a déjà cru, mais c’est justement un de ces visages que les administrations de la City voulait nous cacher, qui s’est révélé être le noyau du renouveau culturel de NYC : Dans les années 80 le Hip Hop éclate à la face du monde. Aujourd’hui, à l’heure ou les médias ont les yeux sur un Wall Street récoltant les fruits de son cynisme, calmement, traversons le Brooklyn Bridge, arrêtons nous à Sun Set Park et, casque sur les oreilles, écoutons le nouvel album de TV On The Radio.
TV On The Radio (TVOTR) en est à son troisième album. Après un surprenant Desesperate Youth, Blood Thirsty Babes en 2004 et le très bon Return To The Cookie Mountain, confirmant la créativité et la pate personnelle du groupe en 2006, voilà Dear Science, troisième opus du combo.
On sait où on va, durant deux albums, TVOTR nous avait préparé à cette musique à base de rythmiques et de cuivres percutants malgré leur souvent discrétion. On n’est donc pas dépaysé, avec ce nouvel album, on retrouve ces superpositions de couches rythmiques (percussions, handclap, basses, cuivres), mais aussi ce bourdonnement (guitares, générateurs de basses) omniprésent, rappelant les enregistrements des premiers sons analogiques et saturés. On est donc en terrain connu, mais le paysage de TVOTR n’a pas pour autant fini de nous révéler de jolies clairières ou forêts sombres que TV On The Radio est capable de faire apparaître par les hauts parleurs de notre casque!
La musique de TVOTR remplit l’espace sonore des graves jusqu’aux aigues de la voix de Tunde Adebimpe, chanteur du groupe. Ceci peut rendre leurs compositions quelque peu hermétiques au premier abord, surtout sur les deux premiers albums. TVOTR l’a bien compris et a érigé en guide dans cet embrouglia de sons plus ordonnés qu’il n’y parait, la voix du chanteur décidé à se laisser aller à ces penchants de chants mélodiques. Ainsi, le son brut, le fracas des rythmiques sont balancé par la douce voix de Tunde Adebimpe appuyé de chœurs naïfs et de nappes de cordes. Dans ces méandres sonores, où le relief d’une superposition musicale, nous apparaît, non pas à l’ajout de la couche musicale, mais plutôt lorsqu’une autre couche musicale disparait, donnant ainsi sens et raison à une sensation éprouvée à l’audition mais non identifiée, nos sens sont sollicités, voulant décrypter ces enchevêtrements rythmiques, faire le point sur les images sonores de TVOTR, mis au défit par ce bloc massif et musical. Et finalement, le décodage est ludique, addictif et réjouissant : la musique de TVOTR dévoile sa richesse au fur et à mesure des écoutes, découvrant des sons, des structures, des mélodies caché dans les coins les plus sombres de leur composition.
Ok ! Voilà pour le concept « TVOTR », mais quand est-il de la forme ? Essayons de leur plaquer des étiquettes sur le front : On va dire que TVOTR est une sorte de Noise-Retro-Funk avant gardiste ???.... Pas super convaincant. On est pourtant bien sur des bases noise rock sur certain morceau (Halfway Home, Shout Me Out), mai aussi dans une tradition funk (les excellents Dancing Choose, Golden Age et Red Dress), voire même pop (Stork and Owl, Family Tree ou Love Dog). Enfin pop, pas dans le sens mélodie sirupeuse, gluante et collante, mais plutôt dans le sens mélodie éclairée, varié, douce et orchestré. Mais TVOTR sait aussi exploser les codes, et c’est ce qu’il fait de mieux, nous réservant pour la fin deux superbes pièces (DLZ et Lover’s Day), où les genres sont abolis, les styles flous, passant du brut des rythmiques à la douceur de chœurs, ou à un chant montant en tension, et à une orchestration de cuivre et bois et cordes rappelant, dans la richesse des mélodies, la pop orchestré du dernier Cinematic Orchestra, Ma Fleur ; Pas facile de se faire opinion écrite de TVOTR tant les qualificatifs peuvent être contradictoires et imprécis !
Ainsi, avec ce Dear Science, TV On The Radio enfonce le clou, affirme sa différence musicale, tout en rendant honneur à ses influences. TV On The Radio poursuit ses explorations en définissant plus précisément son son sans oublier de gagner en accessibilité, faisant mentir l’adage qui veut qu’une avant-garde se doit d’être dure et difficile d’accès. Alors, un seul conseil, munissez-vous d’un bon casque (condition indispensable), dépassez légèrement la limite sonore que vous vous autorisez, appuyer sur play et laissez vous aller…. Et merci la Science ! TV On The Radio en écoute ici et là
TV On The Radio (TVOTR) en est à son troisième album. Après un surprenant Desesperate Youth, Blood Thirsty Babes en 2004 et le très bon Return To The Cookie Mountain, confirmant la créativité et la pate personnelle du groupe en 2006, voilà Dear Science, troisième opus du combo.
On sait où on va, durant deux albums, TVOTR nous avait préparé à cette musique à base de rythmiques et de cuivres percutants malgré leur souvent discrétion. On n’est donc pas dépaysé, avec ce nouvel album, on retrouve ces superpositions de couches rythmiques (percussions, handclap, basses, cuivres), mais aussi ce bourdonnement (guitares, générateurs de basses) omniprésent, rappelant les enregistrements des premiers sons analogiques et saturés. On est donc en terrain connu, mais le paysage de TVOTR n’a pas pour autant fini de nous révéler de jolies clairières ou forêts sombres que TV On The Radio est capable de faire apparaître par les hauts parleurs de notre casque!
La musique de TVOTR remplit l’espace sonore des graves jusqu’aux aigues de la voix de Tunde Adebimpe, chanteur du groupe. Ceci peut rendre leurs compositions quelque peu hermétiques au premier abord, surtout sur les deux premiers albums. TVOTR l’a bien compris et a érigé en guide dans cet embrouglia de sons plus ordonnés qu’il n’y parait, la voix du chanteur décidé à se laisser aller à ces penchants de chants mélodiques. Ainsi, le son brut, le fracas des rythmiques sont balancé par la douce voix de Tunde Adebimpe appuyé de chœurs naïfs et de nappes de cordes. Dans ces méandres sonores, où le relief d’une superposition musicale, nous apparaît, non pas à l’ajout de la couche musicale, mais plutôt lorsqu’une autre couche musicale disparait, donnant ainsi sens et raison à une sensation éprouvée à l’audition mais non identifiée, nos sens sont sollicités, voulant décrypter ces enchevêtrements rythmiques, faire le point sur les images sonores de TVOTR, mis au défit par ce bloc massif et musical. Et finalement, le décodage est ludique, addictif et réjouissant : la musique de TVOTR dévoile sa richesse au fur et à mesure des écoutes, découvrant des sons, des structures, des mélodies caché dans les coins les plus sombres de leur composition.
Ok ! Voilà pour le concept « TVOTR », mais quand est-il de la forme ? Essayons de leur plaquer des étiquettes sur le front : On va dire que TVOTR est une sorte de Noise-Retro-Funk avant gardiste ???.... Pas super convaincant. On est pourtant bien sur des bases noise rock sur certain morceau (Halfway Home, Shout Me Out), mai aussi dans une tradition funk (les excellents Dancing Choose, Golden Age et Red Dress), voire même pop (Stork and Owl, Family Tree ou Love Dog). Enfin pop, pas dans le sens mélodie sirupeuse, gluante et collante, mais plutôt dans le sens mélodie éclairée, varié, douce et orchestré. Mais TVOTR sait aussi exploser les codes, et c’est ce qu’il fait de mieux, nous réservant pour la fin deux superbes pièces (DLZ et Lover’s Day), où les genres sont abolis, les styles flous, passant du brut des rythmiques à la douceur de chœurs, ou à un chant montant en tension, et à une orchestration de cuivre et bois et cordes rappelant, dans la richesse des mélodies, la pop orchestré du dernier Cinematic Orchestra, Ma Fleur ; Pas facile de se faire opinion écrite de TVOTR tant les qualificatifs peuvent être contradictoires et imprécis !
Ainsi, avec ce Dear Science, TV On The Radio enfonce le clou, affirme sa différence musicale, tout en rendant honneur à ses influences. TV On The Radio poursuit ses explorations en définissant plus précisément son son sans oublier de gagner en accessibilité, faisant mentir l’adage qui veut qu’une avant-garde se doit d’être dure et difficile d’accès. Alors, un seul conseil, munissez-vous d’un bon casque (condition indispensable), dépassez légèrement la limite sonore que vous vous autorisez, appuyer sur play et laissez vous aller…. Et merci la Science ! TV On The Radio en écoute ici et là
3 commentaires:
Petite erreur sur tes liens dans ton texte, ils pointent à cette adresse: http://godbeit.blogspot.com/www.myspace.com/tvotr et http://godbeit.blogspot.com/www.myspace.com/thecinematicorchestras.
Juste "http://godbeit.blogspot.com" en trop…
Sinon pas mal du tout.
Merci!
c'est corrigé
Salut !
Merci du commentaire laissé sur mon blog, muziksetcultures.
Très bonne critique du dernier bijou du quartet des New Yorkais, belle plume au style "rock" ! J'ai un peu commencé à visiter ton blog, et comme dans un nouvel appart', je fouine, divague de ci de là, me vautre sur le canapé (bien douillet), explore ta discothèque et ta bibliothèque, pour enfin me laisser aller au plaisir des sens !!!!
Début janvier, je vais établir ma rituelle liste de fin d'année, mon best-off de mes meilleurs disques, films, b.d de 2008.
Si cela te dit, on pourrait mettre nos liste en commun sur nos blog respectif. Je l'ai déjà proposé à d'autres blogs amis (christorama, alex pokman, presque célèbre, words and sounds, etc..). Est-ce que cela vous intéresse ? Donnez-moi réponse bientôt.
Merci d'avance et à + !!!
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