Juin 2008, au coin d’un site Internet j’apprends qu’Herbaliser sort un nouvel album. Réaction n°1 : une excitation mêlée à une certaine angoisse, excitation de découvrir un nouveau disque d’un de mes groupes préférés celui qui m’a fait découvir le Hip Hop, et l’angoisse de la déception, probabilité grandissante au vu de leur 15 ans sans faux pas : statistiquement, plus le temps avance plus il y a des chances qu’ils se plantent !
Réaction n°2 : mais ?? Je suis au courant que maintenant ? Comment ça se fait ?? En cherchant un peu, je trouve vite la réponse : The Herbaliser a quitter l’écurie anglaise Ninja Tune pour le plus confidentiel mais non moins respectable label K7 ! bah pourquoi pas, après tout un peu de changement. On continue le farfouillage du web… nouvelle info : un nouveau membre, ok, ha c’est une chanteuse….NOOOOOOOOONNNNNNNN…… Et là pendant quelque instant dans mon esprit tout s’écroule… Mes apprioris sur les chanteuses (je n’aime pas trop les filles qui chantent) me retournent, les suppositions les plus folles m’arrivent à l’esprit : La chanteuse, la fausse bonne idée qui va tout gâcher, Ninja Tune ne produit pas car l’album est mauvais, K7 en profite, car il est quand même dur de dire non à Herbaliser, et puis s’ajoute toutes les rumeurs entendues comme quoi le groupe ne s’entendaient plus…
Ok ! On se reprend, le mieux à faire c’est de l’écouter.
Play : le disque commence, une voix un peu d’outre tombe qui nous répète « same as it never was »… Rien de rassurant. Et d’un coup un petit cuivre brillant, des bongos, tout doucement, un gong, et la guitare funky nous entraîne vers un refrain beaucoup plus cuivré et quelques scratchs discrets et bien placés de Teeba qui nous disent « say hey !!! », je souffle, essuie les gouttes de sueurs froides sur mon front, lache un « hey ». Mon visage se déride, un peu rassuré, jusqu’au petit solo de sax, qui finit de marquer en grand mon sourire : on est bien sur une intro d’Herbaliser ! Enfin, un funky Herbaliser qui aurait laissé les caves Londoniennes pour des bouffés au grand air en Nouvelle Orléans !
Deuxième morceau : Ha, la nouvelle chanteuse est crédité sur la tracklist, les choses sérieuses commencent. Un bon break de batterie Hip Hop pour asseoir le morceau, puis une guitare funky, on a là la trame principale de l’album. Puis vient la chanteuse, je suis soulagé c’est pas trop mal, même si les textes laisse à désirer. Mais bon on est dans la soul et le funk, c’est plus tout à fait le même terrain. Les cuivres pêtent, répondent à la guitare, soutenue par quelques scratchs et des cœurs qui donnent envie de chanter. Ce Morceau est l’archétype des compos chantées et tout ça nous donnent quelques tubes qui feront bouger les fesses pendant les belles soirées d’été (je pense notamment au « Clap your hands »).
Mon enthousiasme va grandissant au fur et à mesure des pistes qui avancent, avec les mêmes proportions que j’aime chez Herbaliser, le mélange d’instrus pure et dure et de morceaux rappés (et chantés dorénavant !). On retrouve donc en featuring la toujours présente Jean Grey, toujours aussi à l’aise sur les instrus des londoniens et dans le story telling. Et deux MC inconnus pour moi : Yungun et More or Less. Tout les deux convaincant (un excellent "Game Set and Match" construit sur une boucle d’accordéon soutenu par les cuivres et même une mandoline nous faisant passer de la France à l’Italie en un refrain).
Quant aux morceaux uniquement instrumentaux, on retrouve la marque de fabrique du groupe depuis « Something wicked this way comes ». C'est-à-dire des morceaux basés sur la variation de thèmes et les refrains de cuivres entrecoupés de gros breaks de batteries. On est dans des atmosphères assez contradictoire sur un même morceau : une rythmique sombre avec des vents dans les graves et ceci attendrie par des violons sautillants, une mandoline ou un xylophone. Le tout se concluant dans des explosions chaleureuses où chaque instrument part dans sa propre direction dans un bordel contrôlé et ahurissant. Et tout ça en restant funky. Parce que, oui, il ne faut pas perdre de vu que le mettre mot de cette album c’est « funk your soul ».
Pour conclure, une nouvelle fois Herbaliser me ravit, un album riche et varié, cohérent, d’une accessibilité remarquable et surtout trans-genre. Les qualificatifs des grands groupes !
Alors que dire de plus: pas besoin d'aimer le Hip Hop, pas besoin d'être familier du jazz, il faut juste aimer la musique, c'est ça The Herbaliser, la bonne musique pour tous! Ha si une dernière chose: allez les voir en concert!
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1 commentaire:
A y'est j'ai trouvé comment ça marche !
Et du coup à moi le 1er comment !! Youpi !
Bref, magnifique chronique, franchement c'est super bien dit. Bon au fond je resterais plus mitigé sur cet album (ben oui, ils étaient pas obligé de succombé totalement à la mode funk/ soul actuelle). Le mélange HipHop-Funk qu'Herbaliser proposait avant était juste parfait à mon sens.
A part ça, qui est l'auteur de ce magnifique cerf qui orne l'en-tête de ce blog ? Je suis fan !
Et pour finir: continuez comme ça, on (enfin moi en tout cas) veut plus de contenu, alors au boulot les gars !!!
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