dimanche 30 novembre 2008

Le Tricheur de Ruppert et Mulot

Connaissez-vous le nombre d’or, nombre sensé représenter les proportions parfaites, la beauté, et tous ce qui régulent notre monde : de l’architecture à la forme des pétales des fleurs ainsi que dans les proportions d’une œuvre d’art. Et bien ce nombre magique, code génétique de l’univers, sens suprême de la vie, est un canular de la même manière que la voyance à la Nostradamus. A partir de données vagues ont peut interpréter tout et n’importe quoi, et d’autant plus quand ça peut servir un propos !
Et quel est mon propos justement ? Hé bien celui d’un mec qui a lu un livre dont le format est aux proportions du nombre d’or ; justement intitulé Le Tricheur

Ruppert et Mulot, les auteurs de ce livre, sont deux mecs de mauvaise fréquentation qui jurent, crachent par terre et aiment à bousculer les bonnes mœurs. Et puis en même temps s’ils peuvent remettre en cause les principes narratifs de la bande dessinée, en jurant, crachant par terre ça les fait bien marrer. Et puis si en plus on est là comme des cons, désabusés devant une remise en causes des dogmes avec un je-m’en-foutisme de bon aloi, ils profitent de ta stupeur pour te pisser sur les pompes ! En gros, se sont deux enfoirés de leurs mères !

Et le livre donc. Le Tricheur, est une enquête policière : un galeriste expose une collection de peintures. Chaque peinture représente une scène classique, remplis de symboles propres à chacune, mais ayant en commun deux protagonistes. Il s’avère très rapidement dans l’histoire, que ces deux protagonistes ont leur incarnation dans une ville d’aujourd’hui : deux petites frappes. Le récit est ainsi abordé par trois chemins différents : l’interrogatoire, La visite de la galerie et ses explications sur les tableaux, et les agissements des deux voyous que nous découvrons jouer les scènes des peintures dans la vraie vie. Un peu comme dans Usual Suspect, l’intrigue prend forme au fur et à mesure de la lecture.
Le récit est donc articulé entre ses trois phases. Plus précisément, les scènes d’interrogatoire, statiques et dialoguées, sont les retranscriptions des actions, muettes, des scènes de visite de la galerie et des agissements des deux voyous. Chaque scène est donc représentée deux fois : une fois en image, une fois en texte ; s’amusant de la définition de la bande dessinée. Le passage d’une scène à une autre se fait tout en douceur : lissant la rupture spatio-temporelle part une maîtrise ludique de l’ellipse (continuité du son, d’un geste, réponse à une question…).

L’histoire est servie par le dessin vif et haché de Ruppert et Mulot, basé sur une représentation assez minimaliste des personnages, n’empêchant pas un arrière-plan foisonnant. Les personnages sont plus iconiques (au sens de Mc Cloud) que réalistes. Avec quelques traits les attitudes, les gestes et les mouvements sont clairs, et notre imagination fait le reste, allant jusqu’à inventer les dialogues des parties muettes, avec des « Enculé on va te niquer », ou des « Qu'est que tu branles trouduc ! ». On est chez Ruppert et Mulot !
Je vous conseil aussi de jeter un coup d'œil sur leur site internet, Succursale.org, où vous pourrez retrouvez dans un combat de bras de fer, un bon nombre des auteurs de bandes dessinées qui comptent.
Ainsi que , où vous retrouverez leur projet de maison close pour le festival d'Angoulème , où ils sont une nouvelle fois sélectionnés.

Le Tricheur de Ruppert et Mulot chez L'Association
à lire aussi:
Safari Monseigneur, Panier de Singe, Gogo Club, La Poubelle de La Place Vendôme, Sol Carrelus tous chez L'Association.

vendredi 21 novembre 2008

L’enfer de Yoshihiro Tatsumi


Le Manga : voilà un genre de la bande dessinée croulant sous les préjugés : puérils, violents, traînant en longueur, sexuels, mal dessinés,… Et pour notre plus grand malheur, les étalages de nos supermarchés du rabais culturel confirment tous ces clichés !
Mais en marge des quelques manga pour ados de qualités et leurs innombrables ersatz insipides se cachent (ou sont cachés, enfin… ignorés !) quelques œuvres beaucoup plus littéraires et profondes dont L’Enfer de Yoshihiro Tatsumi fait parti.

D’abords quelques mots sur l’auteur : Tatsumi a commencé son travail dans les années 50, mais lassé des productions infantiles, il se lance sous les conseils du maître Ozamu Tezuka (sorte de Walt Disney japonais, à qui on doit entre autres le célèbre Astroboy) dans un genre plus réaliste et psychologique, le Gekiga.

L’Enfer regroupe donc des nouvelles parues au Japon dans les années 70, ici édité par la très pointilleuse édition Cornélius.
L’enfer nous raconte la misère humaine, nous décrivant des drames auxquels les protagonistes ne peuvent échappés. Protagonistes tour à tour victimes et coupables de leurs destins tragiques. Tastumi nous présentent les vices et les faiblesses mais sans sentimentalisme ni caricature ni grotesque.
Au fil de petits contes noirs, on rencontre le meurtre, le jeu, l’adultère, la solitude, l’exclusion, la misère sociale dans des mises en scènes implacables où la chute est tragique et inéluctable. Tatsumi aime à nous rendre complice: devant une histoire dont la fin est évidente, dont les rouages nous sont connus, nous laissant contemplant, impuissant, redoutant, venir le tragique, confirmant que l’Enfer est toujours pavé de bonne intentions.
Mais nous ne tombons dans la sensiblerie et la niaiserie, Tatsumi ne s’étale jamais, restant descriptif, ne jugeant pas, nous laissant le soin d’être compatissant ou accablant.

Preuve (ou pas…) de la qualité du livre, L’Enfer de Tatsumi est sélectionné pour le prix du Patrimoine au prochain Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

samedi 8 novembre 2008

Des Images Pleins Les Oreilles


Trop souvent habitué à confondre New York avec son Borrow hyper-actif, hype, friqué, financier et aujourd’hui suicidaire de Manhattan, qu’on à un moment cru que la Grande Pomme était culturellement morte. On l’a déjà cru, mais c’est justement un de ces visages que les administrations de la City voulait nous cacher, qui s’est révélé être le noyau du renouveau culturel de NYC : Dans les années 80 le Hip Hop éclate à la face du monde. Aujourd’hui, à l’heure ou les médias ont les yeux sur un Wall Street récoltant les fruits de son cynisme, calmement, traversons le Brooklyn Bridge, arrêtons nous à Sun Set Park et, casque sur les oreilles, écoutons le nouvel album de TV On The Radio.
TV On The Radio (TVOTR) en est à son troisième album. Après un surprenant Desesperate Youth, Blood Thirsty Babes en 2004 et le très bon Return To The Cookie Mountain, confirmant la créativité et la pate personnelle du groupe en 2006, voilà Dear Science, troisième opus du combo.
On sait où on va, durant deux albums, TVOTR nous avait préparé à cette musique à base de rythmiques et de cuivres percutants malgré leur souvent discrétion. On n’est donc pas dépaysé, avec ce nouvel album, on retrouve ces superpositions de couches rythmiques (percussions, handclap, basses, cuivres), mais aussi ce bourdonnement (guitares, générateurs de basses) omniprésent, rappelant les enregis
trements des premiers sons analogiques et saturés. On est donc en terrain connu, mais le paysage de TVOTR n’a pas pour autant fini de nous révéler de jolies clairières ou forêts sombres que TV On The Radio est capable de faire apparaître par les hauts parleurs de notre casque!
La musique de TVOTR remplit l’espace sonore des graves jusqu’aux aigues de la voix de Tunde Adebimpe, chanteur du groupe. Ceci peut rendre leurs compositions quelque peu hermétiques au premier abord, surtout sur les deux premiers albums. TVOTR l’a bien compris et a érigé en guide dans cet embrouglia de sons plus ordonnés qu’il n’y parait, la voix du chanteur décidé à se laisser aller à ces penchants de chants mélodiques. Ainsi, le son brut, le fracas des rythmiques sont balancé par la douce voix de Tunde Adebimpe appuyé de chœurs naïfs et de nappes de cordes. Dans ces méandres sonores, où le relief d’une superposition musicale, nous apparaît, non pas à l’ajout de la couche musicale, mais plutôt lorsqu’une autre couche musicale disparait, donnant ainsi sens et raison à une sensation éprouvée à l’audition mais non identifiée, nos sens sont sollicités, voulant décrypter ces enchevêtrements rythmiques, faire le point sur les images sonores de TVOTR, mis au défit par ce bloc massif et musical. Et finalement, le décodage est ludique, addictif et réjouissant : la musique de TVOTR dévoile sa richesse au fur et à mesure des écoutes, découvrant des sons, des structures, des mélodies caché dans les coins les plus sombres de leur composition.
Ok ! Voilà pour le concept « TVOTR », mais quand est-il de la forme ? Essayons de leur plaquer des étiquettes sur le front : On va dire que TVOTR est une sorte de Noise-Retro-Funk avant gardiste ???.... Pas super convaincant. On est pourtant bien sur des bases noise rock sur certain morceau (Halfway Home, Shout Me Out), mai aussi dans une tradition funk (les excellents Dancing Choose, Golden Age et Red Dress), voire même pop (Stork and Owl, Family Tree ou Love Dog). Enfin pop, pas dans le sens mélodie sirupeuse, gluante et collante, mais plutôt dans le sens mélodie éclairée, varié, douce et orchestré. Mais TVOTR sait aussi exploser les codes, et c’est ce qu’il fait de mieux, nous réservant pour la fin deux superbes pièces (DLZ et Lover’s Day), où les genres sont abolis, les styles flous, passant du brut des rythmiques à la douceur de chœurs, ou à un chant montant en tension, et à une orchestration de cuivre et bois et cordes rappelant, dans la richesse des mélodies, la pop orchestré du dernier Cinematic Orchestra, Ma Fleur ; Pas facile de se faire opinion écrite de TVOTR tant les qualificatifs peuvent être contradictoires et imprécis !
Ainsi, avec ce Dear Science, TV On The Radio enfonce le clou, affirme sa différence musicale, tout en rendant honneur à ses influences. TV On The Radio poursuit ses explorations
en définissant plus précisément son son sans oublier de gagner en accessibilité, faisant mentir l’adage qui veut qu’une avant-garde se doit d’être dure et difficile d’accès. Alors, un seul conseil, munissez-vous d’un bon casque (condition indispensable), dépassez légèrement la limite sonore que vous vous autorisez, appuyer sur play et laissez vous aller…. Et merci la Science ! TV On The Radio en écoute ici et


vendredi 31 octobre 2008

To be or not to be a godfather


Ah Grand Theft Auto, en voilà une série de jeux vidéos qui fait sourire tout les gamers. Il y a quelques mois, Rockstar remettait ça avec GTA IV, le dernier opus de la série, jusqu'à ce jour jeux le plus vendu en passe d'être dépassé par la wii fit.

Dans cet épisode, Rockstar a changé la donne. Contrairement aux autres GTA, dans celui-ci on incarne un européen qui débarque à New-York, rebaptisée Liberty City, histoire d'éviter les procès promis par la mairie de la Grosse Pomme qui ne voulait pas voir son nom associé à un jeux résolument violent.

Dans ce monde virtuel, l' « American Dream » en prend un sérieux coup derrière la nuque. Niko Bellic, notre avatar fraîchement débarqué d'Europe de l'Est, témoin de la guerre, nez cassé, jogging années 80, rejoint son cousin Roman patron d'une entreprise de taxi, gros, faible, vantard, cocu, accro aux jeux d'argent, et donc forcément tenus en laisse par des créanciers qui, en plus de manquer d'humour, sont russes...Tout un programme. On débarque donc dans une ville inconnue, sans papiers, sans contacts, avec comme seule arme de la testostérone et le coup de tête facile.

Au fil de l'histoire, on rencontre et travaille pour des truands de plus ou moins gros calibres dans une ville où tout le monde est susceptible d'être dangereux. Grand theft auto se traduit par voleur de voiture, une phase essentielle du jeux : la superficie de la ville étant immense, il faut pouvoir s'y déplacer rapidement. Plusieurs options s'offrent à nous : siffler un taxi qui nous emmènera où on le désire sur la carte, mais ce n'est pas gratuit; prendre le métro, mais il faut bien regarder les plans et souvent finir le trajet à pied ; ou alors arrêter une voiture dans la rue, ouvrir la portière du conducteur, lui coller un ou deux brins, parfois un coup de pied s'il résiste et partir avec son véhicule, opération parfois risquée. Si la plupart des civils sont peureux et fuient au moindre coup de feu, certains sont armés et dangereux, sans compter les inconscients qui se prennent pour Muhammed Ali, généralement ceux-là finissent dans une boite en sapin . On peut aussi voler les véhicules garés mais certains sont équipés d'alarmes et les flics ne déconnent pas.

Dans Liberty City, la liberté est totale, on peut se balader des heures sur les grandes avenues du centre-ville, prendre un hot-dog, écouter les critiques des passants lorsque vous faîtes le con, monter sur un toit pour jouer au sniper, ou tout simplement appeler un ami avec son portable pour aller jouer au bowling, fléchettes, ou pour se prendre une cuite après avoir dépenser 50 dollars dans un club de strip-tease. On peut même aller voir des spectacles de magie au cabaret ou assister à des stand-up. Bref, les activités ne manquent pas dans cette ville, où on adore foutre le bordel

dimanche 19 octobre 2008

Obey: Propaganda

Je vous parlais il y a quelques jours de Shepard Fairey alias OBey Giant; Le hasard faisant bien les choses, il y a actuellement une exposition en son honneur. Malheureusement ce sont encore les parisiens les privilégiés...
Ca se passe à la Gallerie Magda Danysz et ce jusqu'au 25 octobre.

Galerie Magda Danysz - 78, rue Amelot - Paris 11

samedi 18 octobre 2008

jazz and hip hop, some more?


Voilà ! Après un premier podcast concernant le jazz et le hip hop, j’avais comme un goût de pas fini. Donc tendez vos auges, y’a du rab ! et c’est ici !


Tout d’abord, pour commencer doucement, un petit Herbaliser : Mr Chombee has the flaw de l’album Blow Your Headphone de 1997. Suivant la formule Herbaliser : des cuivres, des congas, des breaks de batterie des scratchs bien placés, une ambiance enfumée de club de jazz.

On quitte l’Angleterre pour un grand écart transatlantique : The Troublemakers. Producteurs marseillais, ils aiment mélangés dans leur musique apports électroniques (samples, boite à rythme) et prises direct d’instruments. Sur cet album sont présents Bumcello (bassiste-violoncelliste et batteur de M), Magic Malik (flutiste de M toujours) et Gift Of Gab, MC américain de la côte ouest. Gift Of Gab est un MC de talent ayant débuté au sein du Quannum Project au côté entre autre de DJ Shadow, et membre actuel de Blackalicious et Mighty Underdogs (un des buzz de la rentrée avec N.A.S.A., deux affaires à suivre…). Le morceau And Music’s Everywhere est tiré de l’album Express Way signé sur le label de jazz Blue Note.

Suite du voyage : Afrique du Sud avec Tumi and The Volume et leur album éponyme et le morceau Bergman’s Theory. Tumi and the Volume est un groupe de Hip Hop jazz avec une formation instrumentale : batterie, basse, guitare, et de temps en temps des cuivres ; comme pour ce morceau un peu circus. Ils se sont construits sur scène, et l’album, par les compositions, le son, reflète bien cet état de lieu.

Youngblood Brass Band : l’énergie explosive du punk (la section rythmique ne ménage pas ces futs), la bonne humeur des fanfares, le phrasé hip hop et la composition jazz. Le morceau s’appelle Round One, tour de chauffe de leur premier album Center : Level : Roar. A voir en concert (il parait…).

Evidement le voyage ne peut pas éviter la case New York : on commence avec J-Live, MC-Scratcheur-prof d’anglais (un temps). Sur une boucle simple et soul, lui et ces deux copains Oddissee et Posdanous pausent leur flows en laissant s’exprimer une trompette jazzy s’accoquinant avec les pédales d’effets. Le morceau The Upgrade vient de l’album Then What Happened ?.

On continue avec Antipop Consortium versus Matthew Shipp. La rencontre entre le pianiste et les tueurs de tube, nous donne un morceau de jazz avec une rythmique lourde et un piano aériens sur lesquels se pausent des flow arrythmiques. Le morceau A Knot In Your Bop est tiré de l’album APC versus Matthew Shipp.

On traverse les states pour la Californie à l’aide de quelques notes de piano n’ayant rien à faire ici, à part à servir de transition… (Karl Hector And The Malcoums, Timely Interrupted de Sahara Swing). Nous voilà donc à Los Angeles avec Oh No, petit frère de Madlib, présent sur la compil n°1. Ce morceau Black est tiré de l’album Exodus Into Unheard Rhythms. Le concept du disque est de sampler uniquement des morceaux du compositeur de jazz Galt McDermot, malheureusement plus connu pour la bande original de Hair que pour son travail dan le jazz… il en sort un album cohérent, groovy sur lequel vient poser une palanpé de MC. Black parle donc de la condition afro-américaine (Mr Cosby? What’s the benefit to be black in America, suivit d’un sample de Public Enemy : toute l’ambigüité de la culture afro-américaine : entre assimilation et afro-centrisme).

On continue avec deux morceaux, qui je dois l’admettre non pas tout à fait leur place ici… Mais c’est moi qui décide et je vous emmerde !

Donc pour commencer, on retourne à New York, en faisant explosé notre cotât carbone, pour un Bop Hop de Brooklyn Funk Essentials (sur l’album Cool And Easy And Steady). Un de mes morceaux préférés, même s’il vieilli un peu. Jazz et Funk quelques scratchs et un peu de rap (l’alibi Hip Hop) sur un refrain Brooklyn, Queens and Bronx Get Yourself Together fédérateur. Chacun y va joyeusement de son petit solo. Let’s get party !!!

On part maintenant dans les contrés nordique de l’Europe avec Bugge Wesseltoft pour un Sharing, se déployant doucement pour un final de cuivre, de scratchs, de contrebasse et de piano ; dans un joyeux bordel.

On revient en France, avec le Black Popeye alias Oxmo Puccino. Le morceau Tito est un des chapitres de son audio-film le Lipopette Bar, histoire Noire en musique tournant autour de la faune trainant dans ce bar. Accompagné par le Jazzbastard band et signé sur le Label Blue Note, Oxmo arrive à nous affranchir des images, ses textes et sa musique suffisent à raconter l’histoire, notre imagination faisant le reste.

Back to New York (once again…) avec El P et Get Modal tire de son High Water, album de jazz. El P est un des producteurs de Hip Hop les plus talentueux. Mais il est aussi l’excellent directeur du label hip hop Dej Jux, label New Yorkais de grande créativité ou on retrouve entre autre Aesop Rock (MC d’envergure) et son comparse de producteur Blockhead (je vous en reparlerais un jour). Ici il œuvre en tant que chef d’orchestre et beat-maker (la rythmique quoi).

La conclusion est de Oh No et donc de Galt McDermot, toujours sur l’album Exodus Into Unheard Rhythms, pour finir doucement…

dimanche 5 octobre 2008

On ne fait pas de politique!


Le DJ, Ztrip et l'affichiste-pochoiriste Shepard fairey also-known-as Obey Giant ont soulevé des fonds pour la campagne du sénateur Obama. Manifestation durant laquelle étaient affichées des oeuvres de Obey et où Ztrip a mixé. Mix en question qu'on peut télécharger ici. Vous y retrouvez Pink Floyd, Public Enemy, Saul Williams, Scott-Heron, les Fugees, Dj Vadim, Bob Marley, Maceo Parker...

vendredi 3 octobre 2008

Psykick Lyrikah: vu d'ici

On le sait, la Bretagne a toujours été une terre de musique, zone culturelle et géographique comptant surement le plus de jumbé et de festival par personne (les deux allant souvent de paires avec le sweat à capuche pour combattre le zef frisquet et humide de l’aube…). Mais en Bretagne, la musique ne se réduit heureusement pas seulement à ces jeunes gauchistes échevelés, tapant sur des peaux tendues comme une batterie de cuisine chante de l’opéra. Non, non, il existe aussi une connexion plus urbaine et plus discrète.
Psykick Lyrikah est de ces entités ; constellation mouvante et changeante, collectif à géométrie variable, tournant néanmoins autour de la plume de Arm, MC-poète-conteur. On y voit graviter au fil du temps, Tepr (producteur de Yelle…), Robert le Magnifique, Mr Teddybear. On y rencontre aussi d’autres univers moins ancrés dans l’électro-hip hop, domaine d’aisance de Psykick Lyrikah : Ceux de Tiersen, Miossec, Dominique A, ou encore le cinématique Olivier Mellano (coutumier des ciné-concert, mettant en musique « Buffet Froid » de Blier ou « Duel » de Spielberg).
Ainsi depuis leur premier album en 2004, « Des Lumières Sous la Pluie », puis avec « Acte » en 2007, premier album hip hop construit uniquement sur des instrus à base de guitares (celle de Mellano en l’occurrence), Psykick Lyrikah frotte le hip hop à ses propres limites, le pousse hors des clichés dans lesquels il est guindé. Gardant cette ligne de conduite, Psykick Lyrikah nous revient donc en 2008 avec une très bon « Vu D’Ici ».
Le premier contact avec l’objet, nous rappelle à qui on a à faire : la pochette représente un champ de blé brulé par le soleil, baigné de lumière, malgré le ciel lourd, chargé, en tension près à laisser s‘abattre par trombe l’eau conduisant l’étincelle provoquant la décharge de ce temps électrique : des guitares saturées sur du Hip Hop, des berceuses lourdes comme des chapes de plomb, des beats fracassants sur des mélodies langoureuses, du slam sur du post rock, des rencontres stylistiques folles aussi réussies que la pochette.
« Vu d’ici » est varié, les genres s’y rencontrent, les beat électro soutiennent la voix particulière et envoutante de Dominique A (« Un point Dans la Foule »), des rythmiques militaires côtoient une douce mélodie sous-jacente (le très bon « Compter Les heures » Feat Iris), des nappes de guitares se superposent, évoluent, se modulent pour illustrer les textes de Arm : Les guitares d’Olivier Mellano nous rappellent que cinéma, musique et écriture sont fait pour s’entendre ! (« Le Premier Soir » ou « Anonyme » font penser à la BO du film « Deadman » de Jim Jarmush interprétée par Neil Young). Ainsi hip hop, musique électronique, pop, post rock, indus et berceuse côtoient des violons, des xylophones, et de la poésie.
Car oui, Psykick Lyrikah ne s’appelle pas Psykick Lyrikah pour rien : la baffe lyricale est bien là, Arm nous offre des textes alambiqués au sens parfois obscur nécessitant multiples écoutes, mais la poésie peut se suffire à elle-même jusqu’au jour où, contre toute attente le sens nous transperce : tout ça nous rappelant qu’évidemment, loin des médias le talent se mesure encore à l’écriture, et non à la longueur de ses béquilles ou de son handicap (muscles atrophiés de personnes décédés et autres obésités et obscénités…) !
Ainsi, avec « Vu D’Ici », Psykick Lyrikah confirme son talent et continue de construire son œuvre, discrètement, surement, faisant bouger les limites du Hip Hop, loin du rap hardcore, résidu des clichés américains, et des paillettes du chic hip hop déjà étouffé par les petits fours."Vu d'ici" de Psykick Lyrikah sur le label IDWET en écoute ici

jeudi 25 septembre 2008

THE PARTISAN de Leonard Cohen "Album - Songs From A Room (1969)"


When they poured across the border
I was cautioned to surrender,
This I could not do;
I took my gun and vanished.
I have changed my name so often,
Ive lost my wife and children
But I have many friends,
And some of them are with me.
An old woman gave us shelter,
Kept us hidden in the garret,
Then the soldiers came;
She died without a whisper.
There were three of us this morning
Im the only one this evening
But I must go on;
The frontiers are my prison.
Oh, the wind, the wind is blowing,
Through the graves the wind is blowing,
Freedom soon will come;
Then well come from the shadows.
Les allemands etaient chez moi,
Ils me dirent, signe toi,
Mais je nai pas peur;
Jai repris mon arme.
Jai change cent fois de nom,
Jai perdu femme et enfants
Mais jai tant damis;
Jai la france entie`re.
Un vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cache,
Les allemands lont pris;
Il est mort sans surprise.
Oh, the wind, the wind is blowing,
Through the graves the wind is blowing,
Freedom soon will come;
Then well come from the shadows.

Le Noise Rock

Le noise rock peut ce caractérise par l'utilisation d'instrument rock au travers d'une recherche sonore expérimental. Rebelle par essence on peut aisément le raccorder au mouvement Post Punk. Le mouvement apparut au cour des années 1970 pour ce développer durant les années 1980. Caractérisé par des sons atonals et des structures s'éloignant d'une musique rock plus conventionnel pour ouvrir de nouveaux horizons émotionels et créatifs.

De par ce parti pris le Noise rock est une musique au sons souvent agréssif et une audition formé par de nombreuse écoutes est souvent nécessaire pour pouvoir aprocher sont language poétique, rythmique, harmonique volontérement déconstruit.

Mouvement démiurge avant gardiste le Noise rock aura fait avancé le petit monde de la musique rock. En explosant les frontiéres et ouvrant une breche pour d'autre mouvement expérimentaux, grind core, indus, post rock et bien d'autre...

L'un des groupes les moins obscures du genre étant sonic youth...

Années 1970

Années 1980

Années 1990

dimanche 21 septembre 2008

Le Voyage de Baudoin

Simon vit à Paris. Sa femme, son fils, son travail, son chat. Simon en a par-dessus la tête, ça déborde. Mais il ne le voit pas encore. Un matin, autour du petit déjeuner, Simon et sa famille prépare leurs vacances, mais Simon est ailleurs ; il le sait, qu’il a besoin de vacances ; son chat lui rappelle que sa tête est comme un félin en cage, que son esprit est emmuré dans le quotidien. Simon a besoin d’un voyage, mais pas de ces vacances…
Simon va être en retard au bureau, il embrasse son fils et quitte son domicile, descend l’escalier étroit et blafard de son immeuble, il sort, le gris du ciel de Paris s’engouffre dans sa tête. Le métro ; Les gens ; Le bureau ; Simon craque, il besoin d’air, il n’ira pas travailler aujourd’hui !
Dans les rue de Paris, aujourd’hui Simon voit différemment, il entend les gens, les clochards, les passants, les flâneurs. Tous, par une parole, un geste, le pousse au voyage. Direction gare de Lyon, pour le premier train : Simon fuit le gris et les nuages de sa vie à Paris pour le ciel dégagés du sud de la France. Simon va voir briller ses étoiles, et peut-être même en plein jour!

Edmond Baudoin nous raconte donc l’histoire de Simon, citadin perdu dans sa vie des villes. Simon a besoin de se retrouver, de retrouver ses valeurs, la nature, la solitude, l’amitié simple, l’amour juvénile. Le sud, la mer, la montagne. Chaque étape de son voyage est une étape pour sa quête personnelle.
Pour raconter son histoire Baudoin s’affranchit au maximum du texte, et utilise les possibilités du média bande dessiné pour, dans une même case faire interagir les deux voyages simultanés de Simon : Simon est représenté la tête ouverte, extériorisant pour le lecteur ses pensées ou son état d’esprit, mais cette tête ouverte est aussi la porte d’entrée pour que son environnement le pénètre ou l’avale. L’histoire très statique car intérieure est rendu dynamique, d’une part par le voyage physique de Simon mais surtout par le dessin de Baudoin, auteur préférant rendre le mouvement plutôt que le réalisme d’une scène. On y retrouve aussi quelques traces du cinéma expressionniste allemand (mais si! les immeubles pas droits des films de Tim Burton par exemple), permettant aussi de comprendre la confusion de Simon. Ainsi au fil des pages on est emporté progressivement dans le tourbillon qui secoue Simon. Jusqu’au calme après la tempête. Et nous aussi quand on referme le livre, on se sent mieux. La tête moins pleine.


















Le Voyage
d'Edmond Baudoin chez L'Association collection Ciboulette