lundi 23 mars 2009

Dans Mes Yeux de Bastien Vivès

Je crois que vous avez compris que la bande dessinée est un domaine culturel qui me tient particulièrement à cœur. Les livres que je vous ai présentés ici peuvent paraître un peu austère par la forme vis-à-vis des standards rependus : le noir et blanc contre la couleur, des dessins expressifs mais loin du réalisme, une certaine maîtrise de la lecture d’une image, et des thèmes abordés loin des pontifes des histoires divertissantes de la bande dessinée grand public.
Derrière ce constat se cache une certaine frustration : celle de ne pas vous avoir proposer d’œuvre permettant de faire pont entre l’amusement teinté de nostalgie, rappelant les sensations enfantines des livres d’images, et l’expérience pluridimensionnelle de la lecture d’une œuvre. L’association du texte et de l’image, et leur déroulement proposant des possibilités toute autres que la littérature ou le cinéma (genres dont la bande dessinée est souvent vu comme un ersatz).

Je vais donc vous parler d’un livre tout en couleur qui aborde un thème cher à chacun, l’histoire d’amour ; Dans Mes Yeux de Bastien Vivès.
Tout d’abord, pour mettre les choses aux clairs, ce livre n’est évidemment pas exempt de défauts : premièrement une couverture que je trouve assez hideuse, des textes un peu plat, et quelques scènes dispensables. Mais ça mis de côté, ça reste un ouvrage plein de charme…

Dans mes yeux est une histoire narrant la naissance d’un amour entre deux personnages dont finalement nous ne saurons pas grand chose. Une des caractéristiques essentielles du récit est qu’il soit en vue subjective, c’est à dire que nous sommes les yeux du personnage principal. Il est assez drôle, finalement, de rapprocher la lecture de ce livre à l’expérience du jeux vidéo. A une différence près tout de même, alors que dans un jeux vidéo nous maitrisons les déambulations de notre avatar virtuel, Bastien Vivès nous impose les péripéties mais nous laisse maître du discours : Seule les paroles de la douce sont transcrites et notre imagination décide de la réparti de l’épris.

Le récit est une succession de scènes pleines de futilité : de la rencontre à la bibliothèque, à une soirée des plus banales, en passant par une sortie ciné. Les échanges par la paroles sont du même acabit : ils parlent de tout et surtout de rien.
Ces non-événements permettent à Bastien Vivès de mettre l’accent sur la perception presque mystique qu’on peut avoir de l’autre, cet attrait inexplicable et sans raison que nous pouvons avoir pour quelqu’un. En fait, l’auteur, nous mettant dans la peau du personnage principal, nous faisant vivre une histoire qui concrètement n’est pas la notre, nous permet de comprendre cette magie.

Bastien Vivès s’attarde sur les gestes et les mouvements et arrive avec quelques crayons de couleurs accentués de fins traits noirs à faire respirer la page de la sensualité de la belle. L’outil de dessin évitant toute interprétation purement physique du personnage féminin, on ne peut la trouver belle que par son charme et sa gestuelle, nous évitant ainsi les écueils de la plastique pure. On se laisse aussi embarqué par les jeux de regards qu’ils se portent, et évidemment de l’effet qu’ils peuvent avoir sur notre personnage… Ainsi, l’on comprend comment avec si peu, ce jeune homme se trouve séduit, et même si l’on ne sait rien de son ressentie à elle, on imagine très vite que de son coté l’histoire est en tout point comparable…

Dans Mes Yeux est donc un livre simple, un aparté réjouissant d’un jeune auteur très prometteur. Et pour revenir à mon introduction, il me semble faire parti de ses œuvres qu’on offre au gens pour ouvrir les champs de la curiosité, celles qui font passer des aprioris primaires à la découverte des possibles d’un média.

Dans Mes Yeux de Bastien Vivès chez KSTR

samedi 14 mars 2009

Video Sampling

Kutiman musicien toutche-à-tout, laisse ses instruments de côté, et sample youtube pour le faire sonner funky....

vendredi 13 mars 2009

Cover Me Good (podcast)

La tradition de la reprise est vieille comme la musique, que se soit dans la musique traditionnelle ou plus évidemment dans le classique, dont c’est finalement le moyen de perdurer. Pas de reprise de Bach, pas de Bach. Ensuite on peut évidemment discuter de la pertinence de reprendre une chanson dont l’œuvre originale existe et peut être écoutée. J’admets que dans la plupart des cas, musicalement ça n’apporte rien et qu’on nous ressert au mieux une copie presque respectable par rapport à l’œuvre originale. Mais ça a au moins l’honnêteté de revendiquer ses influences et de rendre hommage. Contrairement au pillage et plagiat incessant de nos musiques radiodiffusées : de Madonna à Coldplay (taper Coldplay et Satriani, sur youtube et vous serez surpris…) soutenant mordicus que c’est de la création pure. Les mêmes qui généralement n’hésitent pas à sortir leur armée d’avocats lorsque qu’une demie mesure d’un de leurs morceaux est samplé. Mais c’est un autre sujet !

Donc, comme vous l’aurez compris, ce podcast est consacré aux reprises.(téléchargement ici). Et suite à ce que je viens de dire, je me dois d’avouer que j’ai piqué l’idée à Stones Throw qui nous avait sorti un podcast des pires reprises…


Premier morceau : On commence avec Sun Ra and The Blue Project reprenant le fameux thème de Batman. Sun Ra (1914-1993) est un pianiste de jazz solaire psychédélique et stellaire dont les compositions hallucinées en ont inspiré plus d’un. Ce morceau vient d’un disque édité en 1966 par un fabricant de jouet surfant sur la vague de la série Batman & Robin. Sun Ra et le Blue Project n’était pas directement crédité, mais se cachait sous le pseudo de The Sensational Guitars of Dan and Dale (plus de détails et téléchargement complet de l’album sur
cette page de Vibrations).

On passe ensuite à I Can’t Get No Sastisfaction par The Incredible Bongo Band, reprise du tube planétaire des Rolling Stones. En 1972, un producteur de la MGM quelque peu jaloux de la déferlante blaxploitation lance un super groupe préfabriqué de blanc qui pourtant écrira une page importante de la musique noire : dès que vous entendez des bongos sur un morceau de hip hop, il y a forte chance qu’ils viennent des IBB, et puis le fameux Apache, morceau indispensable à tous Battle de dance Hip Hop. On y retrouve John Lennon et Ringo Starr, un des batteurs de Eric Clapton, et une section de percu afro-cubaine solide.


Public Enemy, groupe phare du Hip Hop du début des années 90, est ici repris par le non moins éminent Pharaohe Monch, rappeur de talent qui a débuté au sein de Organized Konfusion, capable de retourner une salle comme personne : victorieux par KO de toutes les scènes qu’il croise ! Il reprend le classique Welcome To The Terrordrome sur fond de guerre de en Irak. Hommage évident !


Alors que la plupart des gens pensent que Feeling Good est un morceau de Muse je profite de l’occasion pour rendre à Nina Simone ce qui lui appartient. Feeling Good de Nina Simone donc, repris ici sur des arrangements latins par The Quantic Soul Orchestra.


Radiohead, grand groupe de pop-rock, est ici repris par les belges de DAAU (DIE ANARCHISTISCHE ABENDUNTERHALTUNG) "classiquement déraillé et avec une intention rock" qui nous servent une belle version acoustique de 2+2=5.

Hop, transition facile, avec leurs amis d’EZ3kiel, avec qui ils ont partagé une tournée où les machines électroniques se battaient férocement avec les cordes et le bois pour un live mémorable. Là EZ3kiel reprend le classique de Prokofiev The Capulets And The Montaigues avec des sonorités balkanes collant parfaitement au tragique de nos Roméo et Juliette.


On continue avec une reprise plutôt surprenante ; pas dans la forme, vu que cette version est extra fidèle. Mais on était loin de s’imaginer Saul Williams slameur qu’on à croisé dans l’excellent film bien nommé Slam reprendre Sunday Bloody Sunday de U2. Ce morceau produit par Trent Reznor de Nine Inch Nails est complètement superposable à la version original, et pourtant le travail de production lui donne sa légitimité : la pop est oublié et l’electro-rock lui (re)donne de la saveur.


Prince le mégalo-schyzo est ici repris par des pas moins nets de la caboche : Infinite Livez Versus Stade qui reprennent 1999. ILVS est composé deux suisses qui aime mélanger dans une même gamme un cri de cochon, une porte qui claque et un haut-bois… L’abus d’Ovomaltine et de bains aux herbes pouvant donner de bonnes idées. Se rajoute à ça un anglais (je crois) tombé du Mothership de Georges Clinton sur la tête de Chuck D de Public Enemy… La surprise et la déconvenue sont leur ligne de conduite !


Un groupe culte reprend un autre groupe culte : Rage Against The Machine jouant Street Fighting Man des Rolling Stones. Les deux étant planétairement connus je ne dirais rien de plus, à part que le morceau est tiré du dernier album des Rage qui est composé uniquement de reprises ; album injustement sous estimé à mon sens.


On continue avec un passage obligé dans la catégorie hommage : The Herbaliser avec Katerine (un peu avant son succès du Louxor, histoire d’éviter que The Herb ne soit taxé d’opportuniste) reprenne le thème de l’homme à la tête de chou avec des paroles originales. J’éviterais de dire mon sentiment sur les compils de reprise de Gainsbourg qui existent…


Et pour finir un truc qui vient de je ne sais où, une chanson de Noël reprise par des Coréens sur des arrangements psyché-funk… Rien à rajouter !


Il existe plein d’autres bonnes reprises qui ne figurent pas ici (je pense par exemple à Requiem pour un Con joué par FFF) ; N’hésitez pas à me donner des références.

lundi 2 mars 2009

BELLINI




Bellini c une folie; une explosion de contraste éblouissant. Ce groupe rock fondé dans les années 2000 ; par le batteur de Don Caballero « Damon Che » (usa) et deux anciens membres d’Uzeda « Giovanna Cacciola » & « Agostino Tilotta » (Italie). (Déjà ca pose l’ambiance)
Propose un très gros travail rythmique, et harmonique construits autour de désarticulation et de dissonances mélodique bien construite. Son de guitare glacial, batterie rock empruntant dans de accès de démences des rythmes monstrueux. Et puis une voie féminine dans la pure tradition du rock alternatif, tonitruante & procédé.


Du coup, a l’écoute ce dégage des émotions variés qui vous surprennent au détour d’un moment halluciné. Parfois glacial, emprunt de rage, ou d’ivresse, dépouiller direct sans concession toute en énergie. Une musique qui vient du fond des tripes, pour frapper à l’estomac.



Membres
Giovanna Cacciola - chant
Alexis Fleisig - batterie
Matthew Taylor - basse
Agostino Tilotta - guitare
Damon Che - batterie




Discographies
Snowing Sun
Small Stones
The Buffalo Song/Never again


Leur myspace:




Leur site officiel


Leur label:






Note : compositeur italien Vincenzo Bellini (1801-1835)

dimanche 1 mars 2009

THE SHIPPING NEWS

The Shipping news

Un de mes groupes préféré !
Saurai-je parler en quelques lignes de ce groupe aux mélodies puissantes et enivrante ?
Saurai je vous donnez l’envie d’approcher leur univers sombre, perdu au cœur de plies et replis cérébraux.

C’est en 1996 dans une maison isolé du Kentucky que ce fonde ce groupe de rock indépendant, il rejoint bientot le label "touch and go record" basé à Chicago Illinois USA.
Les sonorités que le groupe génère sont typiques du mouvement rock indé développé dans cette région. Chicago étant un bastion historique du mouvement indé, post, & math rock.

Les quatre membres de « The shipping news »

Jeff Muller (guitar, chant)
Jason Noble (guitar, chant)
Kyle Crabtree (batterie)
Todd crook (bass)

Fond appel à des rythmes lents et nuancés, de forte saturations et dissonances mélodique, servi par une voix calme et posé. Le tout générant une impression de force contenu, de nostalgie, de mélancolie apprivoisé, de sureté ; établie au travers d’un regard muet, tranchant comme un rasoir.


Voici leur discographie aux ambiances et formats divers, tout les albums étant assés variés.
Ma préferance allant à "Flies the fields".

1996: Save Everything
1998: Shipping News and The Metroschifter split release
2001: Very Soon, and in Pleasant Company
RMSN EP Series
2003: Three-Four
2005: Flies the fields



Vous trouverez leur discographi en import sur le label indépendant :
« Quarterstick Records”
http://www.tgrec.com/

sous label de « touch and go record”

Un petit détour par leur my space:
http://www.myspace.com/shippingnewstgqs