dimanche 17 janvier 2010

Hint Versus EZ3kiel


Jarring Effects, label de musique, propose tout les ans sa soirée, le Riddim Collision : C’est l’occasion pour les aficionados du label de retrouver bon nombre des signatures et des artistes gravitant autour. Chaque édition livre son lot de surprise.

Lors de l’édition 2008, les spectateurs ont eu le droit à la rencontre live entre EZ3kiel, groupe phare du label et Hint, groupe français de Post Rock qui vient de se voir consacrer une réédition/Best Of chez Jarring.

La rencontre fut humaine ; les deux groupes décident de faire une tournée ensemble et de la graver sur un coffret CD/DVD. Musicalement, comme pour honorer la soirée investigatrice, c’est plutôt la collision ! EZ3kiel, avec sa musique millimétrée, ses compostions précises aux thèmes déclinés, à la fois brutale, féérique et mélancolique. Hint avec une musique plus sauvage, des élans free, des mélodies entrelacés, dans un magma bouillonnant.

Mais quant on voit ses deux entités, aussi différentes qu’un électron et un proton, on se doute bien, avec leur complémentarité intrinsèque, qu’en les balançant dans l’accélérateur qu’est la scène, que le choc sera puissant, et que quelque chose de beau et de nouveau en sortira...

Le résultat est surprenant.

Sur scène, jusqu’à quatre guitares et basses, deux batteries, des machines électroniques, des cuivres et un xylophone, offrant une scène esthétique, sur deux niveaux. Les instruments rythmiques en haut nous suggérant qu’elle ne sera pas là uniquement pour soutenir la puissance des instruments amplifiés, un mur d’amplis construit symétriquement, dont les lampes sont suggérées par des projecteurs jaunes suspendus. Fer, bois, froid, chaud, le tout dans une ambiance quelque peu retro futuriste, évoquant l’esthétique de Bienvenue à Gattaca.

Les répertoire est composé de titre des deux groupes : Hint insuffle une énergie nouvelle dans les compositions d’EZ3kiel, qui pourtant n’en manquait pas (Versus, Volfoni’s Revenge) n’ayant pas peur de tailler dans les broderies fines des thèmes et de se glisser dans les structures d’orfèvres de ces derniers, alors qu’EZ3kiel soulève, assoie, ou donne du volume et une structure sur lesquelles Hint peut laisser aller tour à tour ses mélodies et son chaos bruitiste et free (100% White Puzzle, Flexible).

Le CD propose donc la captation audio de ses concerts et le DVD la vidéo. Mais on y retrouve aussi un carnet de route de la tournée ou les deux groupes racontent l’osmose qui s’est installée (comme deux jumeaux séparés à la naissance disent-ils), la mise en place des morceaux et le plaisir de jouer de la musique. Intimité toujours instructive quand on sait que dans la musique le derrière de la scène est aussi important que le devant...

Collision Tour est donc l’occasion de retrouver EZ3Kiel, surement des meilleurs groupes de la scène hexagonale, encore en évolution (écoutez Versus, dans sa version studio, sur le Live EZ3kiel Versus DAAU, et celle-ci pour vous en convaincre), et de découvrir Hint pour ceux qui ne les connaissaient pas (c’est mon cas...) dans un fracas sonore sur une scène belle et sobre. Et puis pour le même prix vous pouvez choisir ce coffret CD/DVD ou le CD OU DVD de la dernière tournée de Vincent Delerme...

samedi 2 janvier 2010

AVATAR

Jake Scully, vétéran hémiplégique des marines est envoyé sur la planète Pandora par une multinationale pour remplacer son frère à cause de sa proximité génétique avec ce dernier. Pas tout a fait Abel et Caïn, pas tout à fait Rémus et Romulus... Sully est plongé dans la spirale des doubles et il nous y emportera...

Pandora est une planète abondante et chatoyante peuplée de Na’vis, humanoïdes bleus de peau vivant en symbiose avec la nature environnante.

La mission de Jake est d’incarner, dans le sens premier du terme, l’AVATAR (hybride génétique entre l’homme et le Na’vi) de son frère afin d’infiltrer le peuple autochtone pour mieux le chasser et extraire en toute tranquillité un précieux minerai.


Effectivement le nouveau film de James Cameron est un spectacle grand public, un divertissement Hollywoodien avec son lot de grosses ficelles (on connaît le déroulement du film au bout de 5 min), de caricatures (le propos écolo...) et son happy ending inévitable (ils s’aimèrent et blablabla). Oui le script n’est pas un sommet d’inventivité narrative et le scénario convenu et prévisible n’est autre qu’une histoire mille fois contée.


Oui mais...

Tout d’abord, James Cameron est un réalisateur émérite à qui on doit quelques œuvres marquantes du 20èmes siècles : Abysse, Terminator, Alien Le Retour, et bien sûr Titanic... Ces différents films ont à chaque fois été la preuve que Cameron sait se jouer des genres, se les accaparant, les sortant de leur niche pour en faire des jalons du cinéma populaire explosant à chaque fois les records : du nombre d’entrées ou bien de film le plus cher... AVATAR suivra ce même parcours.


Ensuite techniquement le film est une prouesse. A l’aide de la 3D, magnifiquement immersive, du numérique et de ces palettes de couleurs et de textures, James Cameron nous offre l’archétype d’un « monde perdu », flamboyant, foisonnant de plantes extraordinaires et de monstres fantastiques. Nous sommes entrainés dans des forêts splendides, nous plongeons à raz de falaises vertigineuses, nous participons à des batailles épiques se soulageant des contraintes des prises réelles pour offrir un spectacle en plan large, là ou d’autres films numériques se bornent à présenter des prises de vue traditionnelles (plans rapprochés, découpage haché) à la base uniquement dictées par le souci du raccord entre la doublure et l’acteur principal... Alors que Spielberg ouvrait les portes du possible avec Jurassic Park, James Cameron concrétise les possibilités visuelles promises : le numérique n’est plus seulement un artifice !


Enfin Cameron est un réalisateur intelligent et joueur. Tout d’abord il présente un film schizophrène entre le propos et le moyen : prônant un retour à la terre à l’aide d’outils numériques puissants, appelant à un niveau de conscience supérieur par le biais d’un peuple aux coutumes quelques fois primitives.

Ensuite, autour du thème de l’AVATAR et du jumeau, il tisse tout au long du film un parallèle entre l’expérience du spectateur, celle de Jake Sully et pourquoi pas celle du cinéma : d’abord l’émerveillement des possibilités, puis la confusion et les questionnements, ne sachant faire la part entre le réel et le virtuel, et enfin l’évidence. Une nouvelle vie pour Jake Sully, une nouvelle façon de montrer et de faire du cinéma, une nouvelle manière de le vivre.


AVATAR est donc l’occasion réelle de plonger dans un fabuleux monde virtuel, de vivre une expérience nouvelle de spectateur avec la 3D, de voir l’accomplissement du cinéma numérique par le biais des mythes du double et du jumeau (Jake et son AVATAR, le cinéma traditionnel et numérique). Mais si les mythes de Abel et Caïn, de Rémus et Romulus nous ont appris quelque chose, c’est qu’à l’accomplissement de leur mission, le meurtre de l'un par l'autre est inévitable : il est condition de survie... James Cameron semble avoir fait son choix, à moins que sa schizophrénie ne le reprenne !

chaud chaud les marrons

Voilà, 2009 vient de s'achever et les marronniers sont en fleurs.... Histoire de mettre aussi notre fleur au veston, voici mon "Best Of" 2009 et celui du blog Musiksetcultures (suivez le lien vous en serez plus sur ces choix).
En espérant que mes confrères Ray et Mapi nous rejoignent....

Pour la bande dessinée:
Pour ma part je rajouterais les rééditions suivantes:

Pour la musique:

Et le cinema: