dimanche 21 septembre 2008

Le Voyage de Baudoin

Simon vit à Paris. Sa femme, son fils, son travail, son chat. Simon en a par-dessus la tête, ça déborde. Mais il ne le voit pas encore. Un matin, autour du petit déjeuner, Simon et sa famille prépare leurs vacances, mais Simon est ailleurs ; il le sait, qu’il a besoin de vacances ; son chat lui rappelle que sa tête est comme un félin en cage, que son esprit est emmuré dans le quotidien. Simon a besoin d’un voyage, mais pas de ces vacances…
Simon va être en retard au bureau, il embrasse son fils et quitte son domicile, descend l’escalier étroit et blafard de son immeuble, il sort, le gris du ciel de Paris s’engouffre dans sa tête. Le métro ; Les gens ; Le bureau ; Simon craque, il besoin d’air, il n’ira pas travailler aujourd’hui !
Dans les rue de Paris, aujourd’hui Simon voit différemment, il entend les gens, les clochards, les passants, les flâneurs. Tous, par une parole, un geste, le pousse au voyage. Direction gare de Lyon, pour le premier train : Simon fuit le gris et les nuages de sa vie à Paris pour le ciel dégagés du sud de la France. Simon va voir briller ses étoiles, et peut-être même en plein jour!

Edmond Baudoin nous raconte donc l’histoire de Simon, citadin perdu dans sa vie des villes. Simon a besoin de se retrouver, de retrouver ses valeurs, la nature, la solitude, l’amitié simple, l’amour juvénile. Le sud, la mer, la montagne. Chaque étape de son voyage est une étape pour sa quête personnelle.
Pour raconter son histoire Baudoin s’affranchit au maximum du texte, et utilise les possibilités du média bande dessiné pour, dans une même case faire interagir les deux voyages simultanés de Simon : Simon est représenté la tête ouverte, extériorisant pour le lecteur ses pensées ou son état d’esprit, mais cette tête ouverte est aussi la porte d’entrée pour que son environnement le pénètre ou l’avale. L’histoire très statique car intérieure est rendu dynamique, d’une part par le voyage physique de Simon mais surtout par le dessin de Baudoin, auteur préférant rendre le mouvement plutôt que le réalisme d’une scène. On y retrouve aussi quelques traces du cinéma expressionniste allemand (mais si! les immeubles pas droits des films de Tim Burton par exemple), permettant aussi de comprendre la confusion de Simon. Ainsi au fil des pages on est emporté progressivement dans le tourbillon qui secoue Simon. Jusqu’au calme après la tempête. Et nous aussi quand on referme le livre, on se sent mieux. La tête moins pleine.


















Le Voyage
d'Edmond Baudoin chez L'Association collection Ciboulette

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