dimanche 7 juin 2009

Krazy Baldhead, The B-Suite

L’âge d’or de l’electro français version 2.0 c’est aujourd’hui et ceci grâce à l’avènement de groupe comme Justice ou de leur label Ed Banger. Les mauvaises langues pourraient plutôt parler d’une french touch 1.2 plutôt que 2.0 tant cette génération est affiliée à l’ancienne de part sa descendance revendiquée à Daft Punk (le directeur de label d’Edbanger, Pedro Winter, étant le manager de Daft Punk).
Mais Ed Banger vient lui-même tordre la langue de ses détracteurs (dont je pouvais faire partie…), avec la sortie de B-Suite de Krazy Baldhead. Pas plus touché que ça par le son Edbanger, je dois admettre que je suis complètement passé à coté des sorties maxi de ce bonhomme qui pourtant, avec le recul, aurait du chatouiller mes oreilles.

Krazy Baldhead est un peu le signe noir d’Edbanger : Noir parce que au milieu du reste de la volaille immaculée de la lumière du succès du label, il fait un peu à part, et signe car il a quand même toute sa place dans le bassin d’Edbanger !

B-Suite est composé de quatre mouvements eux-mêmes divisés en partie. Structure d’album rappelant les compostions de musique classique, dont le « suite » du titre rappelle l’affiliation. Il est donc question dans ce disque de mouvement en effet, la musique de Krazy Baldhead évolue sans cesse, se module, s’enrichie de couches sonores, se fait, se défait, des structures rythmiques qui accélèrent ralentissent se déstructurent, transitent, d’un thème à un autre…
On a ainsi un album dont les constructions complexes le rapprochent du jazz (sans l’improvisation) ou du rock progressif. Alors oui, l’album est cérébral, néanmoins, c’est une « suite » et une suite c’est « une musique qui appelle à la danse » ! (5 morceaux en écoute dans le player ci-dessous).

La musique de Krazy est un Hip Hop électro glitchy (les glitches sont des sons « non musicaux », des bruits). Une musique proche du feu d’artifices, des sons qui montent et qui explosent dans des couleurs vives contrastant évidemment avec la nuit qui sert de toile (mouvement 1 part 4, Saturnication). Il y a aussi du funk dans cette musique (Time feat le MC Tes et cette clarinette complètement entêtante, Sweet Night feat Outlines, le tube funk), du funk comme a pu le faire Jamie Lidell sur son album Multiply : appropriation du style, de l’essence même du funk, et passé au filtres des machines en évitant une transposition des gimmicks et des clichés.

On là un excellent album d’électro hip hop avec un souci de la composition musicale pointilleux mais capable aussi de créer un terrain de jeux pour le plaisir de ses invités (les MC japonais Big-O et Mlle Yullia sur Katana Powa, ou Beat Assaillant sur le morceau de conclusion). Et c’est peut-être avec cette album que la French Touch 2.0 est passé du concept marketing à la réalité musicale !

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